Cette semaine, nous vous présentons une huile sur carton du célèbre peintre nabi Maurice Denis. Cette oeuvre dépeint le sermon de l'évêque à Sainte-Anne-La-Palud.
Maurice Denis s'est souvent rendu au pardon de Sainte-Anne-La-Palud (Finistère) dans les années 30, notamment en septembre 1934. Le peintre tenait un journal où il indique s'y être rendu (t. III, p. 175). Cette huile sur carton centrée sur la figure du prêtre est un sublime témoignage de l'art des Nabis.
Le musée départemental à Saint-Germain-en-Laye, ancienne demeure du peintre Maurice Denis, accueille une des plus grandes collections de l'art nabi. Composée de peintures mais aussi d'œuvres graphiques, de sculptures, de mobilier et d'objets d'art, le lieu est actuellement fermé au public dû à d'importants travaux de rénovation. Sa réouverture est prévu courant 2020.
Qui sont les Nabis ?
Au cours de l'été 1888, un groupe de peintres issus du mouvement symboliste composé de Paul Sérusier, Maurice Denis, Pierre Bonnard et Paul-Elie Ranson se réunissent pour former le groupe des Nabis.
Ils seront rejoints ensuite par Ker-Xavier Roussel, Edouard Vuillard ou encore Félix Vallotton. Nabis vient de l'hébreu qui signifie prophète. Passionnés de littérature ésotérique, les artistes se rassemblent régulièrement et échangent sur les critères d'une nouvelle peinture. Né en réaction au naturalisme de l'impressionnisme, le mouvement est en adéquation avec leur recherche de renouveau esthétique : les Nabis souhaitent profondément renouveler la peinture religieuse. Le projet des Nabis était également de rapprocher les arts décoratifs des Beaux-Arts, considérés alors comme plus nobles. Impulsé en 1860 par le mouvement Art & Craft, ce renouvellement des arts décoratifs allait donner naissance au début du 20e siècle à l'Art Nouveau.
Maurice Denis disait à propos du mouvement : « c'était un nom qui, vis-à-vis des ateliers, faisait de nous des initiés, une sorte de société secrète d'allure mystique, et proclamait que l'état d'enthousiasme prophétique nous était habituel.»