Maurice Utrillo a fait de Montmartre son sujet favori. Il lui a souvent été reproché de reprendre inlassablement le même thème. Le peintre n'a pas représenté exclusivement Paris et ses rues, il aimait aussi les fleurs. Cette semaine, découvrez deux œuvres signées par le peintre parisien.
Un sujet comme un héritage maternel
Cette superbe composition aux hortensias datée de 1938 sonne comme un héritage maternel. Il dit à ce sujet en 1921 :
« … Les toiles de ma mère, c’est toujours pour moi un immense plaisir de voir ou de revoir les admirables œuvres qu’elle peint avec tant de génie, c’est une artiste de tout premier ordre qui peint merveilleusement bien et avec tant de sincérité ». Suzanne Valadon, la mère d’Utrillo est une artiste reconnue. Encouragée par Degas, elle se lance dans une carrière de peintre et se fait un nom dans le Paris artistique. Célèbre pour ses nus, elle peint également des natures mortes et notamment des bouquets.
Maurice Utrillo (1883-1955)
Les Hortensias, 1938
Gouache et aquarelle originale
Justesse et vérité de la représentation
Cette composition d’Utrillo représente des hortensias bleus et roses dans des pots en terre cuite. Le trait est vif, les fleurs d’hortensias se fondent dans les feuillages de l’arbuste. Des touches de couleurs bleues se mêlent aux fleurs roses et inversement. Pour réaliser cette œuvre, Utrillo a utilisé la gouache et l’aquarelle, deux médiums qui se prêtent à la réalisation d’un sujet sur le vif. Comme a son habitude, Utrillo saisit l’essentiel, ni trop ni trop peu, la vérité de son regard transparaît de justesse et de sincérité. Signée en bas à droite, l’œuvre figure au catalogue raisonné Pétridès. Elle présente au dos une étiquette de la galerie et est accompagnée d’un certificat du Comité Utrillo en date du 12 juillet 2019.
Le Moulin de la Galette : un sujet récurrent
Le Moulin de la Galette et le Maquis sont deux sujets récurrents de la peinture de Maurice Utrillo. Cette huile et gouache sur carton est datée de septembre 1924. Durant cette période, Utrillo a décliné le moulin sous toutes les coutures : croquis, peinture, dessins. C’est aussi à partir des années 20 que débute sa période colorée.
Maurice Utrillo
Montmartre : le Moulin de la Galette et le Maquis, 1924
Huile et gouache sur carton
Cette composition dénote par ses couleurs chaudes et les petites touches jaunes qui éclaircissent la composition. Les arbres semblent s’animer dans un ciel à peine perceptible. En bas à droite, on note que la signature d’Utrillo est imposante. Selon certains, le marchand Libaude reprochait à Utrillo d’avoir une signature trop grande.