Cette semaine, Plazzart vous présente deux œuvres d'Arman de la série des Allures d'objets. Une Allure datant de 1990, représentant des empreintes de violons, objet phare dans l'œuvre de l'artiste. Une seconde datant de 1950, lorsqu'il n'était qu'à l'aube de sa pratique.
Arman et les objets
L'œuvre d'Arman est indéfectible de l'objet. Devant ce dernier, l'artiste se pose la question de son impact sur le monde, il devient comme un prolongement de la main de l'homme. Il commence alors par réaliser ce qu'il appellera les « Allures », des compositions aux longues traces laissées par les objets (violons, poupées, ustensiles, objets médicaux) préalablement trempés dans un liquide. Ces empreintes, plus ou moins hétéroclites, sont mouvantes, graciles sur une toile immaculée et nous rappelle les œuvres futuristes de Giacomo Balla.
ARMAN (Armand Fernandez, dit)
Empreintes de violons, vers 1990
Acrylique sur toile
Signée en bas à droite
Allures d'objets
Pour réaliser ses Allures, Arman s'est intéressé aux travaux du compositeur et chercheur Pierre Schaeffer, fondateur du GRM (groupe de recherches musicales), qui invente au début des années 1950, des appareils permettant d'étirer les sons : il enregistre des sonorités obtenues à partir de divers objets, les transforme et nomme ces objets musicaux des « objets sonores». Arman imagine à son tour des objets qui pourraaient s'étirer et créer des allures le long de la toile.
Arman
Empreintes De Poupées, 1950
Encre sur papier signée au crayon.
Provenance : Collection de Léonor Fini
Traces écrites
En 1960, Arman expose ses premières Allures à la Galerie Saint Germain. Au sujet de ses œuvres, le célèbre critique d'art Pierre Restany écrit ces quelques mots : « Les Allures d'objets font véritablement la part des choses. Elles relativisent ainsi le graphisme, ce signe abstrait, cet élément sclérosé d'une trop rigoureuse syntaxe de l'émotion. Car ces traces écrites d'Arman ne sont que l'effet indirect de la main d'un homme. ».