Victor Vasarely de son vrai nom hongrois Gyozo Vásárhelyi, est surnommé le père de l'art optique. L'artiste a conçu un langage désignant l'art comme un bien commun, partagé et compris de tous. Cette semaine, laissez-vous hypnotiser par Forgau, une composition unique sur panneau.
Un langage universel
Victor Vasarely a défini six formes géométriques simples aux couleurs pures : six ronds, carrés, rectangles, ovales, triangles et losanges qu'il va démultiplier, colorer, étirer et nuancer à l'infini. L'invention de cet alphabet plastique abstrait devient une méthode qui permettra la création d'un langage universel abstrait compréhensible par tous.
Victor Vasarely (1906-1997)
Forgau, 1980
Acrylique sur panneau
Dans cette œuvre de 1980, le langage plastique de Vasarely s'exprime pleinement. On y retrouve les formes, les combinaisons et les couleurs utilisées par le plasticien.
Le fond noir accentue la perspective et met en exergue la composition qui apparaît comme une structure cellulaire. Pour Vasarely : « Il n'y a pas une "forme" et une "couleur" séparément. Elles ne font pas deux, mais un : la "forme-couleur". »
L'influence du Bahaus
Victor Vasarely entame des études de médecine qu'il abandonnera pour leur préférer les beaux-arts (1927-1929). En 1929, il entre au Muhëly, l'école du Bauhaus de Budapest. Cette institution créée par Alexandre Bortnyik sur le modèle du Bauhaus reprenait également les enseignements dispensés. Elle aura une impact retentissant sur le travail de Vasarely. Durant cette période, il se rapproche du constructivisme et de l'art abstrait.
Entre 1935 et 1947, il réalise des portraits, des paysages, des compositions avec des animaux ou des natures mortes. L'artiste travaille sur la ligne, les effets de matières, les jeux d'ombre et de lumière et développe un certain goût pour la perspective. Ces thématiques seront reprises dans son travail quelques années plus tard.
Le Manifeste Jaune
Son style plastique commence à se mettre en place dès les années 50 et en 1955, il le théorise avec le « Manifeste Jaune », ouvrage dans lequel l'artiste évoque pour la première fois la notion de « plastique cinétique ». Selon lui, le mouvement ne relève pas de la composition ni d'un quelconque sujet, mais dépend du regard spectateur qui en devient le principal acteur.