Et si le futur de l'art s'écrivait en dehors des supports traditionnels ? Cette semaine, découvrez des street artistes qui s'affranchissent de la toile ou du papier pour leur préférer des supports non conventionnels parfois insolites.
Fat et ses cartoons
Fat(1991-) fait ses armes dans la rue au côté de Fast. Il pratique dans un premier temps le lettrage puis le délaisse progressivement pour des représentations figuratives plus colorées. Son style est fortement marqué par les personnages de son enfance qu'il déploie dans les souterrains du métro : Tom & Jerry, Porky Pig, la panthère rose, Popeye, Mickey et autres héros de cartoons. Dénués de tout contexte, les figures sont agrandies et mises en avant par le biais couleurs vibrantes et chatoyantes. Quelques lettrages subsistent encore et rappellent alors ses premières œuvres urbaines. Sur les panneaux de signalétiques, les stations, ou les plans de métro, Popeye troque sa boîte d'épinard et Blanche neige sa pomme empoisonnée contre un spray de peinture.
FAT
Mickey, 2019
Acrylique, aérosol et Posca sur boîte aux lettres
Clet Abraham, le poète urbain
Clet Abraham (1966-) est un artiste peintre, graffeur, sculpteur et spécialiste du détournement de mobilier urbain. Sa technique consiste à apposer des stickers sur les panneaux de signalisation. Ces derniers prennent alors un nouveau sens. Partout où il passe, l'artiste colle des figures noires qui ajoutent un supplément d'âme à ces panneaux. Il travaille dans l'illégalité et les services de voirie éliminent une grande partie de ses productions. A Paris, l'artiste a réalisé plus de 1500 œuvres dont la moitié a disparu. Pourtant, Clet Abraham ne se décourage pas et continue d'apposer sa poésie urbaine partout où il passe.
Clet ABRHAM
Pinocchio, 2017
Peinture aérosol et adhésif sur panneau de signalisation
Ludo Lassalle et l'art de la récupération
Dès l'enfance, Ludo Lassalle (1977-) manifeste un grand intérêt pour l'art. Il suit une formation académique à l'école des Beaux-Arts de Calais. En parallèle, il découvre les premiers tags et graffitis qui ornent les murs de la ville et qui marqueront à jamais sa peinture. Ludo Lassalle joue sur les formats et supports, notamment ceux issus de récupération qu'il se plaît à détourner, tout en multipliant les techniques. Il peint des portraits noir et blanc, des façades, des toits, des rues, friches industrielles ou encore des paysages ferroviaires (la vue depuis sont atelier sur sur les voies ferroviaires est une source d'inspiration majeure). L'artiste détaille l'espace urbain sous toutes ses coutures avec moult tâches, coulures et éclats de peinture. Son œuvre raconte une histoire, son histoire et se fait le témoin de son parcours, de l'environnement dans lequel il a évolué et évolue aujourd'hui : une peinture urbaine, authentique et poétique.
