Parallèlement à sa carrière de peintre, André Derain pratiquait également la sculpture. La peinture, tout comme les œuvres extra européennes auront une influence notable dans ses sculptures. Peu d’œuvres sculptées de l’artiste circulent car une grande partie sont conservées dans les musées, elles sont donc assez rares. Cette semaine, plein phare sur une série en bronze réalisée à partir de terres cuites de l’artiste.
Faire découvrir la sculpture de Derain
En 1950, sur conseil de Giacometti et de l’éditeur Pierre Cailler qui souhaite faire connaître l’œuvre de Derain, la veuve de l’artiste, Alice Derain, fait couler 74 de ses terres cuites en bronze. André Derain a produit des visages, des portraits en ronde bosse, des plaques, des figurines… dont cette Femme à la Coiffe issue de la collection de Pierre Cailler. Dans les années 60, Alice Derain et Pierre Cailler font notamment don d’une grande partie des sculptures à plusieurs musées nationaux dont le Centre Pompidou. Le musée d’Art moderne de Troyes, possède la série complète des tirages en bronze, ainsi que le Petit Palais de Genève.
André DERAIN
La Femme à la Coiffe
Sculpture en bronze -édition de 11 exemplaires
Signé "Andre"
Dimensions : 28,5 x 22 x 9 cm
Bibliographie: Cailler 27 / Coray & Koella 66
Provenance: Collection Pierre Cailler (1901-1971)
Pierre Cailler a rédigé le Catalogue raisonné de l'oeuvre sculpté d'André Derain
Influence des arts extra-européens
Si André Derain est aujourd’hui connu principalement pour ses peintures, il n’en demeure pas moins un grand sculpteur. Chez lui, les deux pratiques se superposent et s’enrichissent l’une de l’autre. Au début du XXème siècle, il est l’un des premiers artistes à s’intéresser aux arts africain et océanien et à les collectionner. Influencé par les archaïsmes des arts premiers mais également de la sculpture romane, il voue une fascination pour les masques qui lui permettent de décliner différentes expressions du visage. Derain se passionne ainsi pour le visage humain, il exprime cette préoccupation via la terre et la modèle à l’infini. Il travaille les expressions, les visages, fait apparaître les rugosités. On retrouve dans ses sculptures des caractéristiques communes comme les yeux figurés par des cercles. Les lignes sont épurées et se rapprochent de la sculpture africaine. Ces aspects sont visibles dans les sculptures présentées cette semaine.
André DERAIN
Masque aux grands yeux
Sculpture en bronze -tirage de 15 exemplaires
signé "AT Andre Derain"
Dimensions : 7,5x8,7x2 cm - 3x3,5x0,8 In.
Bibliographie: Cailler 40 / Coray & Koella 93
Les trois Âges de la sculpture de Derain
Au début du XXème siècle, André Derain pratique la sculpture sur pierre. Il réalise notamment de grands panneaux sur le thème de l'âge d'or, de la danse ou des baigneuses. Puis il va avoir recours à de multiples matériaux comme pendant la Première Guerre mondiale où il réalise des masques avec des douilles d’obus ou des feuilles de cuivre. En 1939, il découvre un gisement d’argile proche de sa maison à Chambourcy. Il fait construire plusieurs fours et se lance dans la production de masques e et figurines avec la terre glaise. Cette production concentre une grande partie de ses sculptures.