Alexander Calder a révolutionné la sculpture à une époque où l'art est majoritairement statique. Proche de Duchamp et Mondrian, il a également abordé son art sous l'angle de la lithographie. Il a notamment réalisé de nombreuses œuvres gravées pour les éditions Maeght. Cette semaine, découvrez une sélection d'estampes hautes en couleur signées par l'artiste.
De la sculpture naît la gravure
« Pourquoi l'art devrait-il être statique ? En regardant une œuvre abstraite, qu'il s'agisse d'une sculpture ou d'une peinture, nous voyons un ensemble excitant de plans, de sphères, de noyaux sans aucune signification. Il est peut-être parfait mais il est toujours immobile. L'étape suivante en sculpture est le mouvement. » Ces quelques mots résument la philosophie de Calder. L'artiste voyait dans sa pratique de la sculpture une possibilité de donner du mouvement à quelque chose d'immobile.
Son œuvre gravée est la continuité thématique et une sorte de contrepoint à son travail de sculpteur. En 1947, il fait la connaissance de Marguerite et Aimé Maeght lors de l'Exposition Internationale du Surréalisme, dans leur galerie. Calder réalise une lithographie originale pour le catalogue préfacé par André Breton.
Alexander CALDER
Hommage à San Lazzaro
Lithographie originale sur vélin d'Arches
Signée au crayon et numérotée 21/75
Editeur : XXe siècle, Paris, 1975
35,5 x 26 cm
Durant trente ans, Calder réalise plus de 200 lithographies ou eaux-fortes originales pour les éditions Maeght. Il participe notamment aux éditions de la revue Derrière le Miroir (revue comportant des lithographies et affiches originales). Dans la lithographie, Hommage à San Lazzaro, on retrouve les formes et les tonalités chères à Calder : les sphères, les triangles, les spirales, les couleurs chaudes, le bleu… La plupart des estampes de l'artiste sont très colorées mais il arrive qu'elles soient plus sombres lorsqu'il n'emploie que l'aquatinte. Certaines lithographies selon le sujet et le tirage peuvent atteindre jusqu'à 40 000 €.
Alexander Calder
Né en 1898 en Pennsylvanie dans une famille d'artistes, Alexander Calder est bercé par l'art depuis son enfance. Ses parents installent un petit atelier dans la cave de leur maison pour qu'il puisse y créer ses premières œuvres.
En 1923, il s'inscrit dans une école d'art à New York et trois ans plus tard, il se rend à Paris pour vivre de sa passion. Il y fait la rencontre d'un marchand de jouets qui lui donne l'envie d'expérimenter de nouvelles techniques. Il commence alors à travailler le fil de fer, le bois et d'autres matériaux. Ces bricolages l'amènent à réaliser le Cirque Calder à base de jouets articulés et figurines animées.
Durant cette période, il travaille le fil de fer et réalise des portraits pour ses amis comme Fernand Léger ou Kiki de Montparnasse. Il se lie d'amitié avec Piet Mondrian dont les œuvres l'attirent vers l'abstraction. Fasciné par le cosmos, il décide de mettre en mouvement un nouvel art abstrait que Marcel Duchamp nommera « mobiles » en 1932. Il s'agit de sculptures réalisées à partir de fil de fer, d'un système électrique, de sphères et formes géométriques ou abstraite inspirées par la nature. En opposition, il réalisé également les « stabiles », des œuvres sculptées immobiles. A partir de 1940, l'artiste expose ses œuvres dans plusieurs institutions et événements prestigieux comme le Museum of Art en 1943 ou encore la Biennale de Venise en 1952.
Alexander CALDER
Spirale Nebula, 1970
Lithographie originale en couleurs signée au crayon
En 1953, il fait construire une maison à Saché, dans la région de Tours, dans laquelle il a réalisé des peintures, estampes et sculptures de très grande dimension. La Fondation Calder à New York continue de faire vivre l'art de l'artiste. Quarante-cinq ans après sa disparition, elle a mis en ligne 1400 œuvres de l'artiste et une carte interactive permettant de localiser ses sculptures à travers le monde.