Coups médiatiques dans les ventes aux enchères ou dans les médias, vols, destructions de ses œuvres, Banksy reste le reste le Street Artiste le plus médiatisé du XXIème siècle. Il vient néanmoins de perdre une bataille juridique qui implique sa célèbre œuvre le Lanceur de Fleurs.
Un anonymat problématique
Le litige remonte en 2018 lorsque la société de carte de vœux Full Color Black s’attaque au Street Artiste et ses représentants, le Pest Control Office Limited au sujet de la célèbre œuvre Flower Thrower ou le Lanceur de Fleurs réalisée en 2005 par Banksy au pochoir dans une rue de Jérusalem. Elle représente un manifestant armé d’un bouquet de fleurs. Invoquant l'anonymat de l'artiste, Full Colour Black avait reproduit l’œuvre sur des cartes de vœux.
Dépôt de marque et mauvaise foi ?
Le mystérieux artiste urbain avait déposé une marque pour cette image auprès de l’Union européenne en 2014. Mais, en 2018, le fabricant de cartes de vœux Full Colour Black, qui voulait utiliser l’œuvre pour ses produits, a contesté cette décision en argumentant que Banksy avait déposé la marque de « mauvaise foi », c’est-à-dire sans avoir l’intention de l’utiliser pour des produits ou des services.
Gross Domestic Product
L’an dernier, Banksy avait ouvert une boutique éphémère à Londres, baptisée Produit intérieur brut, expliquant qu’il s’agissait de répondre aux questions soulevées par ce litige en montrant qu’il utilisait la marque déposée.
Photo provenant du compte Instagram de l'artiste et montrant
une partie du showroom éphémère en 2019
Une décision européenne a néanmoins tranché jeudi 17 septembre :
« Il est clair que lorsque [Banksy] a déposé la marque, il n’avait aucune intention d’utiliser l’œuvre pour commercialiser des biens ou fournir des services », estime l’EUIPO dans sa décision. « Le problème que posent les droits de Banksy sur l’œuvre Le Lanceur de fleurs est clair : protéger ses droits au titre de la propriété intellectuelle exigerait qu’il perde son anonymat, ce qui nuirait à son personnage », précise le texte. Par conséquent, « il ne peut pas être identifié comme le propriétaire incontestable de telles œuvres ».